2 févr. 2012

Mauvaise fille




“Je viens voir maman tous les jours. J’arrive en sautillant, en pensant à autre chose, le ventre déjà un peu tendu par mon enfant à venir, c’est magnifique me disent les gens, la vie continue, elle poursuit son programme sacré, cette chaîne magnifique des morts et des vivants, la mère, la fille, sa fille, vous savez ce qui arrive à Louise ? vous pouvez croire à cette coïncidence ? vous vous rendez compte? La vérité c’est que je n’en peux plus. Je déteste ce pathos. Je me sens accablée, écrasée, sous le poids de leurs commentaires débiles. La vie à venir et l’autre vie qui s’en va : je n’ai aucune, mais alors aucune envie qu’on m’embête avec ça et qu’on prenne ces mines entendues pour m’en parler. Maman est malade et moi j’ai des envies absurdes de femme enceinte, voilà la situation. Maman souffre le martyre et moi j’ai besoin de tomates, de vinaigre, de citrons confits, voilà le seul truc intéressant.”

Fini l’anorexie, la dépression, les bêtises et place au repenti. Justine Lévy est enceinte et c’est sérieux. Elle est née le 27 septembre 1974, et est la fille de l’écrivain Bernard-Henri Lévy. Ce bout de femme a un parcours assez tumultueux, elle se marie en 1995 avec Raphaël Enthoven, qui la quittera cinq en plus tard pour s’installer avec Carla Bruni. A partir de là elle se décrira comme étant accro aux drogues dures, psychotropes et amphétamines, qui l’amènera à passer par la casse désintoxication. Cependant c’est ce parcours qui lui a donner envie d’écrire.

Dans son premier roman “Le rendez-vous”, elle raconte sa relation conflictuelle avec sa mère, notamment son sentiment d’abandonnement durant l’enfance. Même si ce roman a un succès mitigé, il lance son envie d’écriture. Mais est-ce vraiment de l’écriture? Justine Lévy romance moins qu’elle ne raconte sa vie dans ses romans. Dans son deuxième ouvrage, “Rien de grave”, publié en 2004, elle règle ses compte avec Carla Bruni, nommé Paula dans l’histoire. Puis en septembre 2009, elle écrit “Mauvaise fille”, une histoire assez dramatique qui nous décrit le parallèle entre la mort de sa mère au moment où elle tombe enceinte. Son dernier livre a été sélectionné pour le Prix Goncourt.

A travers ce livre on redécouvre le cycle de la vie, la mort. Le paradoxe de perdre sa mère avant la naissance de sa fille, du développement d’un être et de la déchéance physique d’un autre. Le livre est court, bien écrit et facile à lire. Justine Lévy à un style d’écriture sèche, les phrases sont courtes, les chapitres se résume à deux, trois pages chacun. Je le conseille donc à ceux qui aime lire mais qui n’ont pas forcément beaucoup de temps pour cela et ceux qui serait curieux de découvrir son histoire.

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